Edito : La défiscalisation des heures supplémentaires
Sommaire:
- l'Art dentaire selon Djemal Ibraimi
- Rappel sur l'Art dentaire"
- Courriel des lecteurs
par Pierre-Yves Besse
Edito 389 17 décembre 2018
La défiscalisation les heures supplémentaires : nous le réclamions, les gilets jaunes l’ont obtenue !
« L’APD l’a rêvé, Sarkozy l’a fait » souligne un membre du bureau de
l’UNPPD sur Facebook. Oui, la défiscalisation des heures
supplémentaires est bien l’une des propositions de l’APD depuis 2015,
comme 12 autres propositions dont certaines sont partagées par l’UNPPD,
et nous ne pouvons que nous en réjouir au nom de tous les prothésistes
dentaires.
Par expérience, les heures supplémentaires, souvent
obligatoires dans notre profession pour des raisons que nous connaissons
tous, coutent très très cher à nos entreprises. Les dispositions sur le
sujet prises par Emmanuel Macron sont une vraie avancée, car cette fois
l’exonération se fait non seulement sur les charges salariales, mais
également sur les charges patronales.
Quant à la possibilité pour les entreprises de verser ou non, une prime de fin d’année,
limitée à 1 000 euros, celle-ci concerne les salariés percevant jusqu'à
3 600 euros de salaire net par mois. Les entreprises pourront la
distribuer jusqu'au 31 mars.(La somme "ne peut pas se substituer à des
dispositions qui existeraient déjà soit dans les contrats de travail des
salariés soit dans le cadre d'accords collectifs) Quant à savoir si
celle-ci peut être versée en deux fois comme s’interrogeait de Michel
Bastide de l’UNPPD, à ce jour, nous ne pouvons que vous invitez à vous
rapprocher de vos comptables.
Toutefois avec nos marges de plus en plus réduites, de
nombreux laboratoires ne seront pas en mesure de faire bénéficier leurs
salariés de cette mesure financière bénéfique pour tous, créant une
inégalité entre laboratoires, mais également entre salariés. Il n’a pas
été précisé par ailleurs, si elle devait être versée obligatoirement à
tous les salariés d’une même entreprise sans discrimination ou si elle
pouvait récompenser les efforts de certains. Une situation qui
perdurera tant que nous n’aurons pas obtenu une séparation du règlement
des honoraires d'un côté et de l’autre celle de la facture des
prothèses, n’en déplaise à certains d’entre nous et certains
représentants syndicaux chirurgiens-dentistes.
Nous avons bien d’autres revendications propres à notre profession en souffrance,
qui attendent d’être débattues lors d’une prochaine table ronde
annoncée et qu’organisera l’UNPPD dans l’objectif de parler et d’agir
ensemble.
Nous constatons, aujourd’hui comme hier, que ni le gouvernement et ni
les syndicats dentaires ne semblent vouloir faire un pas vers nos justes
revendications.
Nous ne sommes pas des artisans comme les autres,
nous sommes des sous-traitants sans visibilité, pénalisés par une
fiscalité sur l’investissement et des importations sauvages qui ne
supportent ni taxes ni charges, soumis aux exigences parfois abusives de
donneurs d’ordres ignorant tout de notre métier, de ses techniques, de
ses difficultés, de ses temps de fabrication et donc de ses coûts, faute
d’avoir un jour visité un de nos laboratoires ou de s’être intéressés
un minimum à notre métier.
C’est en cela que l’APD propose une autre vision de notre profession,
où nous serions acteur à part entière de la filière dentaire et non
plus sous-traitant, nous permettant enfin de gérer sainement nos
entreprises. Nous en avons assez de discuter avec des
interlocuteurs qui nous mènent en bateau depuis des années et qui n’ont
aucun intérêt à changer l’ordre des choses.
Si nous pouvons nous réjouir que nos gouvernants se décident enfin à
prendre des mesures qui nous permettent d’encourager le travail de nos
salariés, faudrait-il encore qu’ils prennent les mesures qui
favorisent réellement la fabrication française et la valorisation de
celle-ci, à défaut, la situation de nos entreprises et de leurs salariés
continuera de se dégrader.
Une très intéressante enquête de « Technologie Dentaire » (réussite au labo 3ème partie) montre que même les patrons de laboratoires les mieux payés sont tous pessimistes pour l’avenir.
Dans son prochain numéro, « Technologie Dentaire » analysera la
situation des patrons qui gagnent le moins. Sans être devin, les
résultats qui seront publiés montreront que les uns et les autres
auraient leurs places dans les manifestations de gilets jaunes d’une
France qui souffrent.
Pierre-Yves BESSE Président de l’APD pybesse@apd-asso.fr