Sommaire :
- Edito : les prothèses dentaires Turques: comment "turquer"
- Conseils turcs aux dentistes pour "turquer"
- La Ministre de la Santé réponds à l'UNPPD
- Préjudices sexuels en matière dentaire
- La Mutualité française et le RAC0
- Actions juridiques de l'UNPPD ( 1973-1997)
Par Jean-Jacques Miller
Edito 392 ( 14 janvier 2019)
Prothèses dentaires Turques : comment "turquer".
Les prothèses dentaires importées de Turquie ont de quoi séduire les dentistes français, comme l’énoncent les conseils donnés aux clients par un fabricant mi-turc-mi-français.
La Turquie et l’UE ont institué une union douanière en 1995.
L’accord vise à garantir la libre circulation des produits industriels
entre l’UE et la Turquie, en supprimant les contrôles à l’importation
de ces produits aux frontières entre l’UE et la Turquie. Ce pays est
membre de l’Espace Economique Européen (EEE).
Le devis dentaire conventionnel de 2012 faisait mention comme origine de fabrication la France, l’UE et hors UE. Revu en 2014,
y ont été ajoutés la Suisse et l’EEE. Si les importations de Suisse se
réduisent en une tablette de chocolat, il n’en va pas de même concernant
la Turquie (Made in Labs, SIVP… et tous les inconnus du bataillon)
Si l’on peut supposer que la législation impose de
considérer les prothèses dentaires Turques comme Européennes (à
contrario des prothèses chinoises), il n’est pas étonnant que les
syndicats dentaires signataires (ou non) de la convention se félicitent
de cette mesure, occultant une fois encore, l’origine de
fabrication des DMSM. En matière médicale, et nos fabrications le sont,
la transparence totale devrait être de mise. Ce n’est pas le cas.
Seuls profitent , les importateurs, la
main-œuvre turque, certains dentistes, mais également toutes les revues
dentaires, de ces concurrences « exotiques »,mais ce sont bien encore
les patients qui sont bernés et nos laboratoires affaiblis....dans
l'indifférence !!!
Notre profession souffre et nos laboratoires sont en danger depuis des années
( le nombre des liquidations judiciaires n’a jamais été si nombreux).
Tous les syndicats dentaires laissent faire, l’ADF continue de couvrir
les stands d’importations, le gouvernement s’en tape comme jamais, la
FEEPD créée par la France est devenue un «machin » de syndicats
complètement désunis, les Chambres de Métiers s’occupent de l’Artisanat
et leur voix est inaudible. Pourquoi donc l’urgence n’est-elle pas
décrétée pour nos laboratoires. Pourquoi encore attendre afin de réunir (pour agir ensemble) tous les prothésistes dentaires pour la grande concertation annoncée après le Dental Forum? Pourquoi n’avons-nous pas de réponse?
En 1997 j’assistais à Bruxelles à l’AG de la FEPPD avec le président de l’UNPPD Claude Pichard. La Turquie présentait sa demande d’adhésion
à la fédération européenne. Elle fut soutenue par de nombreux pays,
jusqu’à ce que notre Président national demanda le métier de celui qui
représentait cette requête. La réponse jeta un froid parmi les
participants, et la demande fut rejetée : c’était un chirurgien-dentiste
qui représentait les intérêts des prothésistes dentaires turcs.
Puisse cet édito faire ouvrir les yeux à ceux qui veulent œuvrer pour notre profession, hors des certitudes, des conflits d’intérêts ou d’intérêts personnels.
Jean-Jacques MILLER SG de l’APD jjmiller@apd-asso.fr