Sommaires: newsletter 399 du 25 février 2019
- Edito:"Cobalt danger. Raison garder."
- Matériovigilance, quelques rappels
- CNSD: Des recommandations condamnables
- Apprentissage: un record
- Un dentiste condamné
- Petites annonces dentaires
Edito 399: Cobalt danger. Raison garder
Certains laboratoires nous ont alertés sur la diffusion
d’une note de l’AFNOR concernant le Cobalt métallique. Sans être
nullement compétent en matière scientifique, nous devons rester prudent
envers cette information, qui a le mérite d‘attirer l’attention sur la
toxicité ( sous réserve d’utilisation ) de la plupart des alliages,
métaux, voire des matériaux que nous utilisons journellement. Rester
prudent, c’est-à-dire ne pas s’affoler, tant de conditionnel sont émis
dans cette lettre. Nous ne sommes pas les seuls à avoir recours au Co
Cr, c’est 90 % de prothèses orthopédiques qui sont posées dans le monde
en Co Cr, celles-ci dans un milieu aseptique, différent du milieu
buccal.
Tout a commencé aux États-Unis avec la publication
d'une étude sur les conséquences à long terme des vapeurs de cobalt.
Cette étude révèle alors le risque potentiellement cancérigène de ce
métal sous cette forme. L'Europe souhaite aller plus loin : reclasser le
cobalt métallique, quelle que soit sa forme, autrement dit, considérer
le cobalt comme une substance potentiellement cancérigène, mutagène ou
toxique pour la reproduction.
Chez l’homme, le cancer associé est celui des poumons,
observé chez des travailleurs exposés de manière chronique à des
poussières contenant cette substance il s’agit essentiellement
d’exposition dans les industries des métaux durs (CIRC, 2006).
Le cobalt chrome est implanté depuis longtemps (1937
avec le Vitallium) et il ne semble pas qu'on ait pu démontrer qu'il
provoque des cancers sous cette forme. A ma connaissance, dans le
secteur dentaire, aucune déclaration de matériovigilance n’a été faite.
Par ailleurs, le remplacement du Co Cr par un autre matériau,
risque d'imposer aux fabricants un grand nombre d'essais (re-validation
des procédés, biocompatibilités...), une revue de leur évaluation
clinique, l'identification de nouveaux risques, autant de démarches très
coûteuses dont les délais ne permettraient pas à ces industriels d'être
prêts d'ici mai 2020.Chacun plaide pour sa paroisse, mais le matériau idéal n’existe pas. Au
nom d’un principe de précaution, certaine décision européennes sont
parfois prises hâtivement, alors qu’on laisse d’autres pays envahir le
monde, sans nulles autres contraintes que de remplir les formalités
administratives. Je pense aux prothèses dentaires importées.
Le remboursement dans le RAC0 concernant les couronnes métalliques sur dents postérieures est contesté par un certain nombre de praticiens. Il ne faut pas être devin pour y voir un parallèle évident, avec la diffusion de cette information. A consulter les réseaux sociaux, on y trouve les principaux bénéficiaires s’exprimer.
J-J. Miller Secrétaire général APD jjmiller@apd-asso.fr