Newsletter 424 du 30 septembre 2019
Sommaire:
- Edito: " la justice à la main plus que lourde"
- Rappel : les 13 propositions de l'APD
- Une ligne syndicale... pas si claire
- Exemple de dissociation médicale
- Dentiste voyeur et plus
- La galette de Chirac
Edito 424
La Justice à la main plus que lourde !
Un denturologue récidiviste
interdit à vie d’exercer cette profession en France mais également celle de
prothésiste dentaire.
Un jugement
surprenant dans la mesure où ce dernier ne faisait l’objet d’aucune
plainte de patient, ce qui prouverait ses compétences en qualité de
denturologue, mais une méconnaissance et donc un
amalgame entre deux professions distinctes de la part des juges.
Je
suis impatient de lire le jugement de ces deux chirurgiens-dentistes parisiens
qui exerçaient les métiers de proxénètes* faisant travailler quelques filles
dans les étages supérieurs et en les hébergeant, histoire d’optimiser leur
immeuble professionnel, afin de savoir s’ils seront également interdits
d’exercer leur profession de chirurgiens-d entistes par la justice ?
Aussi en
assignant ce denturologue devant les tribunaux, le Conseil national de l’ordre
des chirurgiens-dentistes ne poursuit qu’un objectif : prolonger le plus
longtemps possible l’interdiction en France de toutes professions intermédiaires
indépendantes, hygiénistes et denturologue, qui empiéteraient leurs parts de
marché.
Pourtant, en raison du manque de
chirurgiens-dentistes et des déserts médicaux générationnels, ces
professions, à terme seront légalisées en France comme elles l’ont été dans
d’autres pays pour répondre au besoin des patients à l’instar de l’optique avec
certaines délégations de tâches attribuées aux opticiens à la demande des
ophtalmologistes ou encore les ostéopathes, poursuivis systématiquement par le
Conseil national des médecins et condamnés depuis 1962 jusqu’à leur
reconnaissance officielle en 2002 par le vote d’une loi dont le décret
d’application sera publié seulement en 2007.
Dans sa logique, le conseil de l’ordre national
des chirurgiens-dentistes devrait poursuivre tous les prothésistes dentaires de
France pour exercice illégal de l’art dentaire. En effet tous les prothésistes
dentaires sont amenés un jour ou l’autre à le faire à la demande de leurs
clients chirurgiens-dentistes, prises de teinte, essayages esthétiques à
modifier aux laboratoires, poses d’appareil, réparations à réaliser et à
remettre à leurs patients en raison de la fermeture du cabinet en fin de
journée, de semaine ou pendant leurs congés, quand il ne nous est pas demandé de
prendre les empreintes faute de temps.
Alors pourquoi ne le fait-il pas me
demanderont certains ? De toute évidence par crainte d’une opposition de la
grande majorité des chirurgiens-dentistes de France qui délèguent dans l’intérêt
des patients, certaines taches aux prothésistes dentaires qui les réalisent le
plus souvent à titre gracieux.
Dans le
domaine de la prothèse complète, il est cocasse de noter que nous serions
l’un des plus gros consommateurs de colle
dentaire en Europe. Chacun aura son idée et sa réponse sur le sujet.
Néanmoins, « le pourquoi » mérite d’être posé.
Pour tous ceux d’entre nous
qui souhaiteraient une légalisation de ces taches qui nous sont déléguées au
quotidien, sachez qu’en matière de droit,
celui-ci suit toujours l’évolution de la société mais ne le précède pas.
Quant aux combats d’arrière-garde, s’ils peuvent durer longtemps, ils sont
toujours perdus à terme. Restons confiants en
notre avenir qui sera inéluctablement technologique pour les prothésistes
dentaires, chirurgical et biologique pour les
chirurgiens-dentistes
Claude MESSAGE Trésorier de l’APD
cmessage@apd-asso.fr.
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