Sommaire :
- Edito :"Nous autres, prothésistes dentaires"
- Profil du labo type, selon "Technologie Dentaire"
- Notre profession en 2017 ( UNPPD)
- Qualité de vie des équipes dentaires
Edito 396 du 4 février 2019
Nous autres, Prothésistes Dentaires.
Face aux statistiques non fiables des centres de gestions, car étudiés
sur trop peu de laboratoires, face à des enquêtes de branches dans
lesquelles sont absentes les rémunérations et les heures travaillées,
face à des éléments du Ministère des Finances non probantes, la revue
Technologie Dentaires, nous a fourni dernièrement, à l’issue d’une
enquête très détaillée, des informations qui corroborent le ressenti de
nombreux confrères. Dans cet édito, nous nous contenterons de citer
quelques extraits de cette importante enquête. D’autres chapitres
comportant les éléments de réussite au laboratoire sont certainement
autant intéressants. Néanmoins, un pessimisme quant à l’avenir de notre
profession est le point commun de la majorité des prothésistes dentaires
interrogés.
Extraits :
"... Le + heures
Parmi les critères de manque de réussite, il en est un, auquel souvent on ne pense pas, c’est les “horaires de dingue” et donc le manque de temps libre. Nous nous sommes donc intéressés à ceux qui font plus de 80 heures par semaine.
Ils sont 12 % de la profession. En moyenne ils font 84h par semaine,
soit 14 heures par jour ....On comprend bien pourquoi ils ne sont que 36
% à ressentir une satisfaction générale (contre 64 % pour l'ensemble de
la profession), et pour ces 36 % on se demande bien pour quelle
raison... On n’en a pas trouvé. Pour cette population, une seule autre
satisfaction est citée par seulement 36 % d’entre eux, l’amour du
métier. …Par contre ils sont un peu plus nombreux à exprimer une
satisfaction financière, 45 % contre 66 % pour l’ensemble de la
profession, ce qui se justifie puisque le salaire moyen de ces “forçats
de la prothèse” avoisine les 5000 euros…
Qui gagnent le moins
Contrairement aux analyses que nous avions faites dans
la dernière partie où nous présentions le profil de ceux qui se situent
en position de réussite, cette fois-ci nous nous sommes penchés sur ceux
qui sont en position de faiblesse, victimes de l'évolution
technologique, de la concurrence étrangère et autres...:16 % des patrons gagnent moins de 2000 euros par mois dont 2 % sont en dessous de 1000 euros.
Nous avons considéré que l’échec sur le plan financier se situait
au-dessous de 2000 euros de revenu…. Ce qui saute aux yeux dans cette
fiche, outre l’effectif moyen de 2 personnes, c’est la forte présence de femmes,
puisqu’elles représentent 30% de ces patrons. Et si l’on regarde les 4 %
qui sont au-dessous de 1000 euros par mois, cette proportion passe à 70
%, alors qu’elles ne sont que 15 % sur l’ensemble de la profession. En
faisant le calcul dans l’autre sens 30 % des patronnes prothésistes sont
dans la tranche des moins de 2000 euros par mois, “être une femme
prothésiste... tu sais c’est pas si facile...” On note ensuite le plus
faible taux de satisfaction générale avec seulement 51 % et pire encore
sur la satisfaction financière avec 21 %, on les comprend !On notera
qu’elles sont pour 95 % à être seules au labo (pas d’employés). On
constate ensuite que le taux d’équipement numérique est très faible,
avec seulement 25 % de ces laboratoires contre 60 % pour l’ensemble de
la profession. Il serait temps que l’industrie se penche sur leur cas
pour proposer une solution abordable de CAO, vivement “le numérique pour
tous”. On notera enfin qu’ils font beaucoup plus d’adjointe que la moyenne.
Que les gros salaires lèvent le doigt
Contrairement aux analyses que nous avions faites dans les deux
premières parties, où nous analysions les caractéristiques du patron ou
de son entreprise en y cherchant les signes de réussite, cette fois-ci
nous avons procédé à l’inverse, en analysant le profil de ceux qui se
situent en position de réussite…., il y a de fortes disparités de rémunération.
Un peu moins de la moitié des patrons (45 %) gagne moins de 3000 euros
et l’autre moitié de 3000 à 6000 et plus, la plus grosse tranche se
situant entre 2000 et 3000 euros….Nous avons considéré que la réussite
sur le plan financier commençait à 6000 euros, et nous allons donc
étudier cette population, 12 % des chefs d’entreprise, pour comprendre
qui ils sont… Bien évidemment, il y a des gens seuls qui gagnent très
bien leur vie et des grosses structures où le dirigeant se rémunère peu…On
constate aussi une corrélation entre l'équipement CAD/CAM et le revenu,
mais cette fois-ci ce n’est pas constant, puisque dans les revenus
moyens (2000 à 4000 euros) on est parfois plus équipé que dans les
revenus moyens-hauts (4000 à 6000 euros). Il existe enfin, aussi, une corrélation entre le revenu et la croissance.
Nous avons donc établi le portrait du patron à haut revenu et de son laboratoire...Ce qui ressort le plus est le niveau d'études générales qui est BAC et BAC+
pour près des deux tiers. De même, le milieu familial d’origine semble
compter pour beaucoup, puisque dans des proportions similaires (60 %)
leurs parents étaient à leur compte (artisans, commerçants,
libéraux...). Ensuite la structure : 7 personnes en moyenne, quasiment tous équipés de scanners et, pour près des deux tiers, de machines. Malgré cela, ils ne font pas tout avec, seulement 50 % de leur production. Ils n’ont qu'une gamme, soit moyenne soit haut de gamme,
leurs tarifs sont légèrement supérieurs à la moyenne, mais sans excès.
Enfin, comme vous le constaterez, ils connaissent tous une forte
croissance puisqu'en moyenne elle est de 8,5 %.
Baisse du chiffre d’affaires
Nous avons voulu connaître le profil de ceux qui, parmi les 31 % de labos en décroissance,
affichaient les plus fortes baisses. Dans un premier temps, nous avons
analysé les différences qui existaient selon les tranches de 5 %, pour
nous focaliser à la fin sur ceux qui faisaient « 20 % et plus » de
baisse qui représentent 24 % des "baissiez" et 8 % de la profession.
Comme vous pouvez le voir dans le graphique … il y a une certaine
logique entre la taille, la rémunération et le taux de décroissance, les
plus fortes baisses étant les labos les plus petits et ayant les plus
bas salaires.
Le taux d’équipement en CAO ne semble pas avoir
d'impact sur la baisse puisque la tranche 15 à 20 % de baisse est
fortement équipée (69 %), peut-être trop vu la taille moyenne de 2 personnes.
Ce qui est le plus frappant pour les laboratoires en baisse de « 20 % et plus, c’est que ce sont eux qui font le nombre d’heures le plus élevé.
Nous avons cherché le facteur qui pouvait expliquer ces baisses importantes et nous nous sommes aperçus que ces labos subissent pour les deux tiers une recrudescence de concurrence étrangère, contre 37 % seulement des labos en hausse, et locale pour 55 % contre 24 % seulement pour les haussiers….." Fin des extraits
P.s. Ces quelques extraits sont à analyser en relisant l’étude de « Technologie Dentaire »
parue dans les 5 derniers numéros, et dans lesquels fourmillent mille
détails. Nous y retrouvons des éléments de la disparité de nos
conditions d’exercice. Chacun devrait se retrouver dans les analyses que
nous propose Alain Guillaume. Faudrait-il aussi que chacun les ait lues
attentivement. Nous espérons y revenir avec nos adhérents.Écrivez vos ressentis : contact@apd-asso.fr
JJ Miller Secrétaire Général de l’APD