Newsletter 408 du 6 mai 2019
Sommaire:
- Edito: " Nous refusons le chantage"
- La convention bénie par Dieu
- Les bienfaits de la convention selon l'UD
- Question écrite pour un statut professionnel
- Le devis dentaire toujours en question
Edito 408 « Nous refusons le chantage »
Je rencontre cette semaine, en bas de mon immeuble, un
voisin, Chirurgien-Dentiste, et nous commençons un dialogue. Parlant
profession, convention, imposition, investissement, il finit par me dire
qu’il ne voit pas l’intérêt de travailler plus de 4 jours par semaine,
car le reste partirait en impôts. N’ayant pas de sujet pour mon prochain
édito, j’y vois donc intérêt à écrire mes réflexions. S’il est vrai que
les taux d’imposition et de taxes de toutes sortes découragent souvent
tous ceux qui ne peuvent y échapper, il est vrai par ailleurs, que les
nouvelles générations de dentistes (comme une majorité de Français), ne
considèrent plus le travail comme valeur première, et celui de la
réussite en tout cas. Faut-il les accabler, les plaindre, surement pas,
en tout cas en ce qui me concerne.
Néanmoins, et même avec la nouvelle convention qui
annonce des lendemains pas si catastrophiques que proclamés par
certains, beaucoup de prothésistes dentaires restent déconcertés et
révoltés sur les fréquents propos de leurs clients concernant la
nécessité de voir nos tarifs baisser, baisser, et baisser encore. Nous
ne sommes plus dans le médical, mais dans le marchandage, le commerce
médical, celui des marchands de tapis et non celui de professionnels de
santé. A voir tempêter dans les médias, « on ne peut plus y arriver », «
il va falloir baisser la qualité », avec l’aide parfois de quelques
prothésistes mal avisés, l’on s’interroge réellement sur le mot
collaboration si cher à certains. On me répliquera, nous devons « gérer
nos cabinets dentaires comme des chefs d’entreprise ». C’est ce que font
les supermarchés, à la différence près, qu’en grande surface ce sont
bien les consommateurs qui profitent des prix bas.Il y a fort à parier que les chiffres d’affaires des cabinets dentaires
ne vont nullement s’effondrer, mais plutôt bien se tenir. Quant à ceux
qui choisiront l’importation, c’est bien à une augmentation de leur
bénéfice qu’il faut s’attendre. J’en prends le pari.
Évidemment, on peut trouver cela un peu caricatural,
parti pris contre « ceux qui nous font vivre » ou « mourir » mais
beaucoup de nos confrères que nous rencontrons, qui souvent se taisent
et ils sont nombreux, y trouverons de nombreuses vérités. C’est aussi
tous nos collaborateurs prothésistes dentaires et notre système
d’apprentissage qui risquent d’en prendre un coup.
Aucun syndicat dentaire, aucune association de chirurgiens-dentistes ne
souhaite s’engager officiellement à défendre nos entreprises de
fabrication française, pas plus hier qu’aujourd’hui. Nous ne pouvons que
le regretter et personne ne pourra me prouver le contraire. S’ils défendent leur profession, nous, nous devons de défendre la nôtre. C’est donc dans l’union que nous devons nous réunir et nous unir, sans compter sur les autres. Nous travaillons pour cela.
Jean-Jacques Miller Sg de l’APD jjmiller@apd-asso.fr