Tableau
d'Honneur à Raymond Leibowitch
RAYMOND LEIBOWITCH.(1913-1979)
"Un Pionnier de la prothèse moderne en
France"
Docteur en Médecine. Montpellier 1940
Stomatologiste. Paris 1945
Mécanicien dentiste. Paris
1949
«
Dans l’esprit du public remplacer une ou deux dents est une opération qui
s’apparente au changement d’une roue de voiture. La réalité est bien différente
: Réussir un bridge ou une couronne est un art véritable »
Au début des années 60,
Raymond Leibowitch prend conscience du fossé
qui existe entre la dentisterie française et celle des Etats Unis.
Les matériaux, les technologies et la
philosophie dentaire sont à des années-lumière de ce qui s’enseigne et se
conçoit outre atlantique.
Il s’abonne à des revues de « là-bas » ,apprend
l’anglais en lisant avec passion des articles parlant de matériaux et de
techniques d’empreinte. En France on fabrique des couronnes « bague », on prend
des
empreintes à la pâte de Kerr et au
«Stents»… Aux USA, on utilise des méthodes indirectes avec des
thiocols, hydrocolloides ou silicones…
Il
découvre l’occlusion et la gnathologie, les articulateurs tout ou partie
adaptables, et cerise sur le gâteau: la céramo-métallique.
Jusqu’àlors , la céramique dentaire était
utilisée pour les dents préfabriquées et la fabrication dans les
secteurs antérieurs
des « couronnes jackets » sur
platine.
Les
americains proposent un nouveau procédé: La céramo-métallique utilisable
non seulement pour les incisives mais également dans les secteurs postérieurs
car cette
technique conjugue solidité et esthétique
.
C’est la
révolution ! Succès mondial immédiat.
Leibowitch fait entrer cette modernité dans la
dentisterie française.
Nouveau procédé encore imparfait.
Tout est à définir : conceptions des maquettes,
manipulation des pâtes pour obtenir les teintes, contrôle
des
liaisons et des cuissons sur le métal.
En 1966, il
crée avec quelques prothésistes «Le Club Français de Céramique Dentaire(CFCD)
»,
association de céramistes passionnés qui mettent en
commun expériences, échecs,trouvailles ….La céramo-métallique trouve très vite
sa place propulsée par des industriels tels que VITA et CERAMCO…
R. Leibowitch
y contribue largement en sillonnant la France pour prêcher
la bonne parole prothétique.
Orateur hors
pair, il passionne ses auditeurs.Il les amuse aussi par ses « coups de
gueules » restés célèbres pour les plus anciens d’entre nous..
Mai
1968, révolution sociale cette fois, qui va voir la création de la
Faculté de Chirurgie dentaire de Montrouge. Il
sera un enseignant très écouté et un maitre de thèse prolifique pour de nombreux
futurs praticiens.
Il devient le chef de file de
toute une génération d’assistants et de maitres de
conférences.
Outre ses activités de praticien et de
formateur, il adorait toutes les formes de spectacle, de la musique au cinéma en
passant par le sport..
Dans les années
50 il fut contre -ténor dans le célèbre groupe des « 4 barbus » puis dans
la « Chorale des amis de la nature » reprenant « Quand un soldat » de
Francis Lemarque
dont il avait
épousé la sœur « Mauricette »
en secondes noces.
Très
musicien, il n’était pas rare qu’entre deux patients, il joue de la
flûte traversière devant son four à céramique
entre deux cuissons !
Le
cinéma, également, par sa sœur Marguerite, plus connue sous le nom de
Margot Capelier
la plus grande directrice de casting du cinéma
Français pendant des décennies
Le sport
aussi, malgré sa taille modeste il adorait le volley-ball qu’il
pratiquait
comme passeur tous les étés sur les plages du coté de
Cabourg.
Raymond
Leibowitch a été un ardent défenseur des prothésistes
dentaires.
Il sera le
premier praticien à demander à ses confrères de les citer dans les
publications et conférences auxquelles ils participaient.
C’était un homme engagé,un praticien passionné , un
conférencier adulé , jamais avare de bons mots .Parmi ceux-ci , ceux qui
l’ont connu ne pourront jamais oublier : les rapports parasexuels de mouche !
Les dents suffisamment solides pour manger du mammouth cru ou encore cette
réflexion : Au prix que vous payez
les couronnes
céramo-métalliques il faudrait q’elles s’auto-nettoyassent ….
Merci Raymond.
Jacques de Cooman Prothésiste Dentaire,
avec la collaboration de
Michèle de Rouffignac
Chirurgien-Dentiste
(Le dessin de Raymond Leibowitch a été réalisé
par Antoine Vassalo, son élève).
« Cher Jean-Jacques,
j'ai effectivement bien connu "Lébo" et les amis, du premier cercle de ses fans.
Lebo est devenu amical le jour où il a découvert au bas d'une lettre que je lui
adressai la terminologie utilisée par un romancier(jjm: Raymond Levy, père de
marc Levy) "Swartzenmurtz ou l'esprit de parti". La locution"Schwartzienrmurtien
vôtre" l'avait convaincu que j'étais de son bord, maniant raillerie et
approximations.
Depuis il me saluait quand nous nous rencontrions
dans le hall de la fac, et ignorait superbement certains collègues qui
m'accompagnaient.
Il savait lire et maniait
superbement l'ironie. Je me souviens d'un dialogue à l'ADF où devant une
réflexion de Jean-Claude Harter, relative à son "
mauvais caractère" il lui répondit vertement: "
si j'ai mauvais caractère, c'est parce que je
mesure 1 mètre 59". Il a formé un bon nombre d'excellents enseignants qui
furent de mes amis ».
Michel Goldberg
Professeur émérite Faculté des
Sciences Médicales et Biologiques (
juin 2020)
La première fois que j’ai vu, entendu et été séduit
par le Professeur Leibowitch, ce fut le 18 octobre 1973, à Versailles,
lors d’un séminaire organisé par le C.O.S.Y. J’y avais retrouvé nombre d’amis,
prothésistes dentaires et chirurgiens-dentistes. Ce fut une manifestation
d’ampleur, prouvant que l’on pouvait attirer nos deux professions parrainées par
un
seul
homme dont le nom faisait remplir les salles de conférences.
Environ 400
prothésistes dont 1/3 de salariés, près d’un millier de dentistes et
stomatologistes et près de 500 demandes non satisfaites, furent les chiffres
émis alors.
Chirurgiens-dentistes et Prothésistes dentaires
travaillèrent en direct,
alternativement, dans un état
d’esprit exceptionnel, sur 2 écrans et avec des moyens techniques importants
pour l’époque.
Tout d’abord, le Dr Leibowitch
précisa l’objet de cette réunion et dénonça avec fermeté les
pressions inadmissibles auxquelles le C.O.S.Y. avait été soumis pour que la
réunion n’ait pas lieu dans «
cette forme
d'étroite collaboration entre Prothésistes et Cliniciens ».
Voilà l’homme qu’était « Leibo ".
Je ne peux
citer les noms de tous les conférenciers dans leurs différentes interventions,
parmi ceux-ci: Claude Pichard sur la qualité des empreintes, source de qualité
ou d’échecs assurés, Paul Pretto et Claude Landez sur leurs procédés de dorure
par electro-déposition
des céramiques sur nickel-chrome. »
Leibo » montra tout son talent en expliquant
l’intérêt à l’époque des soudures d’or à haute fusion permettant les
interventions secondaires sur la céramique. Nous étions en 1973. Francisco Ganzo
fit un exposé applaudi sur les maquillages en profondeur dans les
céramiques.
Nous
découvrîmes aussi à cette occasion le système Pindex récemment importé en
France.
Parmi les prothésistes dentaires , il y eut la
plupart des meilleurs de l’époque :Aizen, Dauriac, Lagnaux, Standardi,
Carmona,
De Cooman, Ollier, Montagnon, Pradoux… et
parmi les Chirurgiens-Dentistes Robert
Bugugnani, Simon Perelmuter, Christian Knellesen, Claude Valentin, Michel
Degrange, Yves Samama, Monique Brion, Francine Liger, Jean- François Técucianu,
Alain Fontenelle, Gilbert Amzalag, Michèle de Rouffignac et bien d’autres
encore...
Raymond Leibowitch fut un meneur de jeu exceptionnel,
plein d’humour, souvent plein d’humilité, mais sans pitié pour ceux qui ne
partageaient pas forcément ses points de vue. Il ne laissait donc
personne indifférent.
Les
Prothésistes Dentaires présents dans le cabinet dentaire de Raymond Leibowitch
m’ont tous mentionné,
la flûte traversière et le
bilboquet, ses dadas, dont il n’hésitait pas à en jouer devant les
patients, médusés et amusés.
Quelques
années plus tard, toute la profession apprenait son décès avec consternation, et
particulièrement la majorité des prothésistes dentaires.Dans son genre, Il n'eut
évidemment pas de successeurs. Le grand amphithéâtre de la Faculté de Montrouge
porte son nom.
Jean-Jacques
Miller
Prothésiste
Dentaire
«
Mon père, Jean PRADOUX , prothésiste dentaire,
a travaillé chez le Dr Leibowitch, dans les années 60/70. Ils ont soigné
ensemble beaucoup de personnes plus ou moins connues … Brel, Bardot, Line Renaud
et tant d’autres. Il était responsable du labo de prothèse du cabinet.
Mon
père était un précurseur en céramique dentaire, un peu artiste, un peu
professeur « trouvetou » de la prothèse, mais aussi, avec et grâce à « Leibo »
un champion du bilboquet !!!! »
Pradoux
Carole
Robert Bugugnani fut
l’organisateur d’une journée consacrée à "Raymond Leibowitch" au
cinéma
parisien « le Grand Rex »
,
à
laquelle tous les membres de son équipe ont participé.
« Plus
de 5 000 diapositives, 20 projecteurs, 3 années de préparation. 7 heures de
programmes scientifiques de haut niveau.
Contact France
Prothese Dentaire : contact@france-prothese-dentaire.fr