Sommaire : newsletter 398 du 18 février 2019
Edito: Réparation en question
- Réparer son dentier en urgence
- Tarifs et convention dentaire
- "Jamais content", au Maroc aussi
- Annonces dentaires
Par Jean-Jacques Miller
Edito 398 : Réparation en question.
Depuis toujours l’ONCD et les syndicats dentaires
défendent becs et ongles, l’idée que remettre et facturer à un patient,
un appareil fracturé réparé par un prothésiste dentaire serait un acte
médical relevant exclusivement de l’art dentaire.
Si encore à ce jour, la réparation d’une prothèse
adjointe sans prescription d’un praticien est interdite en France, au
même titre que la réparation avec prescription, mais remise au patient et contrôlée en bouche par le
prothésiste dentaire, expose ce dernier à des sanctions pénales,
officiellement, au nom de la « santé publique ». Dans les faits, cette
interdiction est purement corporatiste, faisant passé l’intérêt de la «
science dentaire »… et de ses acteurs, avant celui des patients,
considérant que le prothésiste dentaire est inapte à juger de la
pertinence d’effectuer une réparation, ou de renvoyer le patient voir
son chirurgien-dentiste. Il est certain que l’horrible spectre de la
denturologie est agité au nom de la santé publique également.
Pourtant dans les faits, nous recevons tous dans nos
laboratoires, des patients que nous adressent directement nos clients
chirurgiens-dentistes de terrain, ceux qui travaillent au quotidien, qui
débordés, faute de temps, de disponibilité, en congés ou encore par
manque d’intérêts financiers, nous laissant le soin de redonner aux
patients leur prothèse et de leur facturer directement notre travail.
Certains nous recommandent même d’augmenter nos tarifs afin de ne pas
trop souligner la différence de tarification entre laboratoire et
cabinet.
Parallèlement, de plus en plus de patients s’adressent directement à nous,
prothésistes dentaires, las de perdre leur temps à chercher un
chirurgien-dentiste ouvert, qui ne soit pas en vacances, qui accepte de
les recevoir rapidement, de ne pas être privé de leurs appareils un
jour ou deux quand ce n’est pas tout un weekend, mais également pour des
questions économiques, de nombreux patients n’ayant pas les moyens de
payer les honoraires demandés par les praticiens.
Des usages officieux qui si nous étions mieux
représentés et défendus pourraient faire changer les textes de loi et
permettre de légaliser par la même occasion d’autres pratiques réalisées
à la demande de nos clients chirurgiens-dentistes comme la prise de
teinte ou modifications esthétiques de prothèses amovibles. Des pratiques officialisées dans nombre de pays de l’UE,
mais que certains responsables nationaux de notre profession
considèrent comme insignifiantes, et ne sont nullement portées par notre
syndicat représentatif. Surprenante attitude alors que les délégations
de tâches, au profit des patients, augmentent dans pratiquement toutes
les professions liées à la santé.
Mais ceci pourrait évoluer à partir d’avril 2019 avec
la nouvelle convention et ses tarifications imposées, notamment sur les
réparations, des tarifs qui n’intéresseront pas du tout nos clients
chirurgiens-dentistes et qu’ils ne manqueront pas de nous adresser
directement.
Jean-Jacques MILLER SG de l’APD jjmiller@apd-asso.fr